mercredi 26 août 2009

NICOLAS A RAISON au sujet du Dimanche et de son pseudo volontariat

La liberté du renard dans le poulailler Par Nicolas Dupont-Aignan le mardi, août 25 2009, 10:23 - Lien permanent
Lors du vote de la loi portant sur le travail dominical, Luc Châtel avait salué cette « nouvelle liberté » offerte aux salariés, laquelle allait voir le jour grâce à la bienveillance d’un gouvernement soucieux de leur bien-être.

Or, le samedi 15 août nous a donné un avant-goût des nouvelles relations entre employeurs et salariés que l’entrée en vigueur de cette loi, autorisant l’ouverture des magasins le dimanche, allait favoriser.En effet, ce jour là, les salariés du BHV ont pu apprécier la réalité de la liberté nouvellement acquise, vendue sur un plateau d’argent par le gouvernement, au travers d’une lettre de leur direction quelque peu insistante :

« (…) comme précisé dans la note d'information du 18 juin, le magasin de Rivoli et le BHV Homme seront ouverts le samedi 15 août de 10 heures à 19 heures. Vous ne vous êtes pas déclarée volontaire pour venir travailler ce jour-là. Votre présence est néanmoins indispensable. (...) Le samedi faisant partie de vos jours habituels de travail, nous vous demandons de bien vouloir vous présenter à votre poste ce jour-là. Si vous ne deviez pas tenir compte de notre demande, votre absence serait considérée comme injustifiée et nous serions contraints d'envisager une sanction à votre encontre. »

Bien curieux volontariat que celui sur lequel plane une telle épée de Damoclès.

Gageons que ce qui est valable pour le samedi le sera d’autant plus pour le dimanche sous l’effet de la loi. La situation sera d’ailleurs d’autant plus préoccupante dans les magasins situés en « zone touristique », où le travail dominical se fera toujours sur la base du « volontariat » mais sans contrepartie aucune pour les salariés. Les volontaires risquent donc de ne pas se précipiter pour se faire connaître, ce qui amènera leur direction à les désigner, à l’instar de ce qui s’est passé au BHV.

Des volontaires désignés, une liberté imposée… autant de raisons qui m’ont amené à m’opposer à cette loi et qui continuent de prouver le bien-fondé de ma position.

samedi 15 août 2009

ELIZABETH et la BURGA

Adresse à celles qui portent volontairement la burqa
Après que les plus hautes autorités religieuses musulmanes ont déclaré que les vêtements qui couvrent la totalité du corps et du visage ne relèvent pas du commandement religieux mais de la tradition, wahhabite (Arabie Saoudite) pour l’un, pachtoune (Afghanistan/Pakistan) pour l’autre, allez-vous continuer à cacher l’intégralité de votre visage ?

Ainsi dissimulée au regard d’autrui, vous devez bien vous rendre compte que vous suscitez la défiance et la peur, des enfants comme des adultes. Sommes-nous à ce point méprisables et impurs à vos yeux pour que vous nous refusiez tout contact, toute relation, et jusqu’à la connivence d’un sourire ?

Dans une démocratie moderne, où l’on tente d’instaurer transparence et égalité des sexes, vous nous signifiez brutalement que tout ceci n’est pas votre affaire, que les relations avec les autres ne vous concernent pas et que nos combats ne sont pas les vôtres. Alors je m’interroge : pourquoi ne pas gagner les terres saoudiennes ou afghanes où nul ne vous demandera de montrer votre visage, où vos filles seront voilées à leur tour, où votre époux pourra être polygame et vous répudier quand bon lui semble, ce qui fait tant souffrir nombre de femmes là- bas ?

En vérité, vous utilisez les libertés démocratiques pour les retourner contre la démocratie. Subversion, provocation ou ignorance, le scandale est moins l’offense de votre rejet que la gifle que vous adressez à toutes vos soeurs opprimées qui, elles, risquent la mort pour jouir enfin des libertés que vous méprisez. C’est aujourd’hui votre choix, mais qui sait si demain vous ne serez pas heureuses de pouvoir en changer. Elles ne le peuvent pas... Pensez-y.

Elisabeth Badinter

Source : Le Nouvel Observateur, semaine du jeudi 9 juillet